Motor Cortex
“Si toutes les machines étaient anéanties au même instant (…) nous disparaîtront au bout de six semaines.(…) L’homme doit son âme elle-même aux machines; elle est le produit de la machines ; il pense comme il pense, il sent comme il sent, grâce aux changements qu’ont opérés en lui les machines, et leur existence est pour lui une question de vie ou de mort, exactement comme son existence est pour elles une condition sine qua non.”
Samuel Bulter, Darwin among the machines, 1872
Contextualisation:
Cette proposition prend forme fin 2014 à la suite de la résidence d’écriture HVj #Digression n°1 au LabLab, l’espace d’experimentation de l’association AADN basée à Lyon. Elle se nourrit des réflexions menées et du développement technologique réalisé autour du projet “HolyVj” depuis 2010.
“Le désir de maîtrise de l’homme sur la nature et par extension sur la sienne se caractérise par l’usage exponentiel et généralisé de la technique à tous les niveaux de la société. La notion de progrès chère aux artisans de l’ère (post?)industrielle atteint ses limites et pourtant certains fantasmes demeurent. Parmi eux la création d’une intelligence à la fois autonome dans son apprentissage (dite artificielle) et corvéable à merci, assumant pour nous l’essentiel des tâches ingrates de notre quotidien.
Cette idée omet toutefois une série de réalités physiques et biologiques interdisant toujours l’accès à un eldorado de la conscience digital(isée). En effet malgré tous les progrès de la technique et de la science, la machine ne ressent toujours pas. Elle imite. Parfois même de manière très vraisemblable mais réagissant toujours au sein d’un contexte donné par son programmeur. C’est entre autres sur ce constat que la performance s’achève.
La culture skate résonne alors comme un prétexte, basée sur une forme relativement primitive de relation homme/objet. Pourtant le skateboard matérialise une analogie directe associant le divertissement, le corps à la machine faisant ainsi état bien malgré lui de la qualité d’écoute qui existe entre le skateur et sa planche à roulette. On parlera de l’homme machine mais pas du contraire.”
La problématique artistique et conceptuelle du projet Motor Cortex bien que identique aux précédentes étapes de travail est ici traitée avec un nouveau point de vue et dans un contexte de spectacle vivant propre à l’écriture de plateau. La performance en espace public laisse ainsi la place à une forme hybride qui mêle documentaire, théâtre d’objet et performance audiovisuelle.
This proposal takes form at the end of 2014 following the writing residency HolyVj #Digression n°1 to the LabLab, the experimenting space of the association AADN based in Lyon. It fed by the abstract work and the technological development already realized around the research project « HolyVj » since 2010.
The artistic and abstract statement of Motor Cortex although identical to the previous working stages is handled here with a new point of view and in a context of live performance specific to the stage writing. The performance in public place makes way for a new hybrid form mixing video documentary, theater of objects and audiovisual performance.
Résumé de la proposition:
La performance s’articule autour d’un objet, le skateboard qui va devenir au fil de la performance le personnage central de l’histoire. George le skateboard a un passé et des souvenirs. Il est pris au piège dans un laboratoire et cherche une issue. Maintenant qu’il a une conscience, il veut retrouver sa vie d’avant, celle qu’il menait quand il avait encore un propriétaire, faisait corps avec lui et jouait dans la ville.
Ce traitement depuis le point de vue de l’objet et la mise en place d’une certaine intimité autour de celui-ci évoque ce que serait un monde “cohabité” par des objets intelligents et des humains.
Bien que la main de l’homme ne soit jamais représentée directement, le spectateur ressent la dimension anthropomorphique, la personnification et l’attachement à l’objet. Il éprouve une fascination pour ce qui prend vie sous ces yeux. Une fascination qui va bientôt laisser la place à une angoisse. Celle d’un monde où les machines n’aurait plus besoin des humain pour trouver un sens à leur existence.
The performance articulates around an object, a skateboard that is going to become during the show the central character of the history. George the skateboard has a past and memories. He is trapped in a laboratory and looks for an outcome. Now that he is conscious, he wants to find his previous life, the one that he left when he had another owner, was at one and played with him in the city.
This treatment from the point of view of the object and the implementation of a certain intimacy around this one evokes what would be a world « lived » by intelligent objects and human beings. Although the hand of the man is never directly represented, the spectator goes feels the anthropomorphic dimension, the personification and the attachment to the object. He feels a fascination for what takes life under these eyes. A fascination which is soon going to make way step-by-step for an anxiety. The anxiety of a world where machines would not need anymore human to find a sense in their own existences
Adelin Schweitzer Charles Sadoul
Résidence au couvent Levat à Marseille
[metaslider id= »1529″]
récompenses:
Prix de la presse des bains numériques 2016
remerciements:
Sarah Faguer ( CDA95)
technique:
Ableton, Max for live, VVVV (a special thanks to Kyle McLean for InstanceNoodles)
[huge_it_gallery id= »22″]